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1 :: 11/07/07 :: 17:48 :: nanou
Quand nous chanterons....

Le temps des cerises!!!

....les gais rossignols...les merles moqueurs...seront tous en fête...!!!
Tu en as beaucoup vu des rossignols???... et des merles??? Chez Nous j'en ai pas vu, ici,à Neuilly, ville pourtant plus verte et boisée que partout ailleurs, plus de rossignol, et reste plus que deux merles, dans mon quartier, qui le matin se racontent avec nostalgie,leur passé, se demande où sont leurs semblables. Ils chantent bien à tue-tête voulant se faire croire qu'ils sont plusieurs, sautant d'un arbre à l'autre, d'une antenne à une cheminée, mais rien à faire, il faut se rendre à l'évidence il y a qu'un autre copain qui répond, les autres? Savent pas où ils sont, quelle tristesse, quelle désolation!!!
Et Toi, cela ne te gêne pas de ne plus entendre ces beaux concerts, à la pointe du jour, c'était quand même mieux que France Info, RTL2 ou Europe1, eux te parlaient pas de bombes sur Paris , Londres ou New York, ni de feu qu'on arrive pas à éteindre en Californie ou dans les Alpes de Haute Provence,et qui ravagent des milliers d'hectares, ni de cet enfant qu'un salopard à tripoté, violé puis assassiné lâchement, et je t'en passe...
Non, si autrefois, tu avais bien écouté le concert des oiseaux le matin, tu sentais la joie te gagner, l'envie de te lever, le bonheur de voir le jour et le soleil colorer d'orange et de rose, l'horizon en se levant, voir la rosée perler sur les églantiers et les aubépines des chemins, voir les toiles d'araigniers se transformer en dentelle sous cette belle rosée. Ces chants qui chatouillaient tes oreilles étaient rassurants, le jour renaissait à la vie et te sortait de l'engourdissement dans lequel la nuit t'avait plongé.
Ne me dis pas que tu n'aimes pas ce délicieux moment, c'est aussi avec lui, un parfum qui vient de la cuisine et que tu affectionnes tout particulièrement, celui du café, hummm... merveilleux nectar qui fait pétiller tes matins, et cet autre si doux qui l'accompagne dans un bol tout fumant...le lait, et tout à côté d'eux,ces belles tartines beurrées ou avec de la confiture, que tu vas dévorer, comme si tu n'avais pas mangé de huit jours, tout en laissant trainer ton regard au dehors, et se perdre dans cette belle nature qui t'entoure. Tu es heureux et ça te donne très faim, tu es pensif, le corps encore à rêver à la douceur du lit qu'il a peut être eu du mal à quitter...

Autrefois, il y avait ces moments merveilleux et traditionnels, la cueillette des cerises le premier dimanche de Juillet, c'était aussi le début des vacances, et la fin des foins, les champs ne craignaient plus d'être piétinés. Hé oui, car les cerisiers étaient souvent dans les haies qui bordaient les champs.
Et voilà ce dimanche là, arrivé, maman la veille faisait des gâteaux pour les invités, qui allaient se joindre à nous pour la cueillette, c'était la fête, la joie, et le partage...il y avait de quoi faire, sur même déjà qu'un cerisier....
Après la messe, maman partait vite devant, si elle était prête, et avait pu venir à l'office, car le repas ne se faisait pas tout seul, et la femme en ce temps là, ne pouvait pas compter sur beaucoup de monde , elle était seule à tout réaliser, les enfants aidaient seulement, à mettre la table, le papa s'occupait de la boisson, et du pain, on offrait un meilleur vin. Celui de la ferme, vendangé trop tôt, et pas assez ensoleillé, était souvent de la piquette,et un peu plus raide, on évitait de l'offrir...il était pour l'ordinaire. A la maison, une chance, maman étant d'origine plus au Sud, et région de vignobles, elle faisait patienter papa pour la vendange et le vin s'en ressentait, il était bien meilleur et consommable sans grimacer...mais pour les cerises, il ne sortait pas de la cave malgré cela...
Les invités, famille, amis, voisins, arrivaient les uns après les autres, avec des paniers, nous passions à table après les congratulations chaleureuses, bisous ou poignées de mains, le tout dans de joyeux rires...Le repas était animé, les rires fusaient, les histoires abondaient de tous les coins, et c'était là une belle tablée qui faisait plaisir à voir...
Chacun d'oublier ses soucis, ses ennuis, son travail... était là, juste la joie de se revoir et passer la journée ensemble. Le soleil aussi au rendez vous, ce qui ne gâchait rien, car le temps n'accompagnait pas forcément le jour décidé, c'était la surprise...
Le repas finit par les bons desserts, accompagnés d'un mousseux, puis un bon café suivait,et pour terminer dans son fond de tasse, la bonne goutte avec ou sans sucre. Je me demande quelquefois si le cueilleur par la suite ne voyait pas quatre cerises à la place de deux, tant il avait eu la main généreuse avec l'eau de vie de prune ou les crèmes que maman faisait, c'est vrai que rien que leur parfum donnait envie de les siroter...
Et tout ce joyeux monde se levait, avec plus ou moins de difficultés, et de gaieté, de leur chaise,les hommes pliaient leur couteau Laguiole, Sauveterre ou Opinel, tous se mettaient en route. Et de s'étirer, et se dégourdir les jambes,avec plus l'envie d'aller s'allonger sur l'herbe à l'ombre des chênes que d'aller aux cerises, mais les femmes secouaient tous ces messieurs avec douceur mais fermeté, elles voyaient déjà les confitures leur passer sous le nez, vu le peu de courage de ces maris sur lesquels elles comptaient bien.
Tous de se mettre enfin en route, paniers pendus au bras, brouette pour porter les boissons, café, et quelques desserts et fouaces que l'on consommerait sur place à "l'entracte", si les cerises avalées durant la cueillette, laissaient un peu de place.
Endimanchés, malgré le travail périlleux et à effet de non-retour, pour le vêtement taché par le jus des cerises, il fallait se démarquer de sa semaine monotone et sans gaieté, alors on voulait oublier ce détail.
Le chemin n'avait jamais vu autant de monde d'un coup, et les voilà arrivés dans le champ, sous les cerisiers où ils installent les échelles, y accrochent un panier, posent les vides dans l'herbe, et la brouette sous une ombre... Les messieurs grimpent à l'échelle, mais tout aussi bien pour les plus jeune c'est carrément de branche en branche, ils veulent montrer leur souplesse et affirmer ainsi leur maturité. Très dangereux, pourtant, car il vaut mieux le plus près possible du tronc, les branches du cerisier son connues pour leur fragilitée et elles cassent d'un rien, et ce sont chaque année des chuttes graves, même mortelles quelquefois, qui arrivent aux téméraires, mais on a tôt fait d'oublier tout cela.
Les hommes coupent des branches et les passent aux dames qui les débarrassent de leurs beaux fruits, les enfants cueillent celles de parterre et les disputent aux guêpes qui piquent quelquefois, agacées par ces odacieux voleurs, des cris surgissent, des pleurs même... ça fait mal...une maman arrache trois herbes différentes, dans le champ, frotte l'endroit de la peau où le dard encore planté, a été retiré délicatement,et le tour est joué, pas une enflure, pas de suite, les rires reviennent...et tout continue. Les messieurs n'ont même pas sourcillé à l'évènement, et activent sans interruption sur leur échelle, ou leur branche.
Les petites filles restent coquettes, et ont, dès leur arrivée choisi deux cerises attachées, et les ont posé sur leurs oreilles, c'est si joli, elles sont si fières...
Les paniers se remplissent, les estomacs aussi et les ventres des messieurs s'arrondissent, le petit goûter est bien accueilli, mais pas bien honoré, trop repu chacun picore, mais apprécie tout de même, c'est jour de fête...
Les messieurs remontent, moins courageux, parce que plus alourdis et rêvant vraiment plus à une bonne sieste dans cette belle herbe qui leur tend les bras, qu'à ces cerises qui n'attendent que d'être ramassées, ils y remontent après s'être fait suppliés un peu, ils espéraient vraiment, qu'il y en avait assez, pauvre d'eux...
En bas, les dames n'ont rien perdu de leur énergie et encouragent les messieurs en les flattant, et leur montrant ce que l'un avait ramassé de plus que l'autre et cela se transformait presque en compétition, et faisait oublier la lassitude et l'envie de sieste à ces cueilleurs.
Le soleil descendait vers l'horizon et enflammait les vallées, c'était magnifique, la fraîcheur tombait un peu, il rayonnait moins, il était temps de tout rassembler et charger, ces échelles et paniers pleins, sur le char attelé à un cheval ou une paire de boeuf que l'homme de la ferme avait été chercher peu avant. Et tout le monde de se mettre en route, un peu moins bavard, plus pensif, parce que fatigué et sur une digestion difficile, quelques rires encore par-ci par-là,ils avançaient moins vite, se traînaient même un peu, les enfants seuls avaient encore des ressorts sous les pieds et sautillaient tout en cheminant.
Chacun languissait de rentrer chez lui, et peu acceptaient l'invitation au dernier repas, ils n'avaient vraiment plus faim, ils voulaient s'assoir enfin, ou dormir.
Et tous de remercier, bésouiller, se dire les derniers mots, et les derniers aurevoir qui n'en finissaient pas de se terminer, les bras et les mains sortent des fenêtres des voitures, que l'ont voit encore de loin, se secouer au dehors, et ce, jusqu'à la disparition de la vue ...
Chacun est heureux, c'était une belle journée, c'était un beau dimanche de Juillet, ensemble...


nanou

Les articles présentés dans ces archives couvrent 12 ans d'actualité naucelloise. C'est une contribution importante à la mémoire du village aveyronnais de Naucelle.Le contenu - textes et images - a été élaboré par André Bec et moi-même, avec un part prépondérante du premier cité depuis quelques années.

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Quant au nouveau naucelle.com,il bénéficie donc de la toute nouvelle version du Chant de l'Alouette (version 6) ,J'ai choisi ce nom car mon systéme est léger et nâtivement francophone. Deux choses assez rares.Cela me prend du temps, mais au moins, même si ce n'est pas le Pérou, j'ai la satisfaction de pouvoir proposer des sites sans dupliquer WordPress and Co

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